J’étais venu à Dunkerque pour un Guido Reni. Comment un tel tableau avait-il pu échouer à Dunkerque ? Il est vrai qu’on peut tout trouver dans un port, un port comme celui-là, même s’il en est de plus ténébreux. On peut aussi tout espérer de la collection patiemment amassée d’un industriel du Nord, mais le vendeur n’était pas un industriel, seulement un marchand, pas même un petit antiquaire, plutôt un brocanteur. Le tableau ne m’avait tout d’abord pas fort convaincu.
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J’étais venu à Dunkerque pour un Guido Reni. Comment un tel tableau avait-il pu échouer à Dunkerque ? Il est vrai qu’on peut tout trouver dans un port, un port comme celui-là, même s’il en est de plus ténébreux. On peut aussi tout espérer de la collection patiemment amassée d’un industriel du Nord, mais le vendeur n’était pas un industriel, seulement un marchand, pas même un petit antiquaire, plutôt un brocanteur. Le tableau ne m’avait tout d’abord pas fort convaincu. On me l’avait présenté dans une mauvaise lumière et son propriétaire m’avait paru suspect : un vieil homme maniéré, peut-être argentin, au regard trouble de consommateur d’opium. Je m’étais demandé ce qui avait pu conduire cet homme d’un âge certain à ressembler à ce masque fardé sur fond de rides, sous une calotte de cheveux faussement blonds, une écharpe de soie rouge à motifs vert et jaune nouée dans l’encolure d’un veston avachi de velours noir. Veston porté sur un maillot de corps et un pantalon de coton blanc, d’ailleurs défraîchi.
Yves-William Delzenne, poète et romancier, éternel voyageur dans l’Europe des Arts, trouve son inspiration en Inde pour D’un dieu ténébreux, fascinant roman qui mit l’accent sur la singularité de son œuvre. Il a publié Un aussi long voyage (2019), Journal de printemps (2021), La vie amoureuse (2023), C’est ainsi que disparaît un royaume (2024) et Venise n’exposait qu’elle-même aux éditions Samsa… Delzenne compte parmi les plus grands écrivains.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Maxime Serebrakian, d’origine arménienne, suivra ce drame de loin. Mis au piano dès qu’il put monter sur un tabouret, il accompagna sa mère à Odessa (où il fit ses études) au lendemain du divorce de ses parents. Une quinzaine d’années plus tard, sa virtuosité lui vaudra de connaître les plus grandes scènes européennes, et bientôt celles des Etats-Unis : il y partit en tournée en compagnie d’une soprano de grand talent, à la veille de la Première Guerre mondiale.