C’est l’un des mérites de ce récit, au-delà de ses qualités d’écriture, de narration, d’émotion : nous faire vivre ces questions (philosophiques) de plain-pied.
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Un jeune homme erre dans Saint-Pétersbourg, entre palais aux teintes pastel et rives de la Neva, sous la lumière irréelle des Nuits blanches. Thomas est cinéaste, venu en repérage pour un long métrage consacré aux mystères de la Chambre d’ambre, le trésor des Romanov. Mais ces préparatifs, le décor et ses personnages, semblent raviver une plaie ouverte, un passé nauséeux.
Une fillette énigmatique s’attache à ses pas, l’appelle, lui rappelle… Il la suit à son tour, la perd, la retrouve à l’entrée de l’Ermitage. Le temps s’abolit, les frontières du réel s’estompent. Précipité dans la Russie révolutionnaire de 1918, Thomas se demande s’il rêve ou reçoit, a contrario, une chance de racheter la faute qui a cisaillé sa jeunesse…
Matriochka. Rarement adéquation fut-elle si optimale entre un titre et un contenu. Telles ces poupées russes emboîtées les unes dans les autres, les voyages s’enchaînent et s’imbriquent, géographiques, oniriques ou temporels. Et les niveaux de lecture, de la poésie du conte à la violence du cauchemar fantastique, à la quête identitaire. Mais ne touche-t-on pas là à l’essence de l’Art, toute œuvre se situant à la confluence des interactions vie de l’auteur/réalité du monde extérieur/matière fictionnelle ? La fiction englobe-t-elle davantage la réalité que celle-ci ne l’englobe ? C’est l’un des mérites de ce récit, au-delà de ses qualités d’écriture, de narration, d’émotion : nous faire vivre ces questions (philosophiques) de plain-pied.
Philippe Remy-Wilkin naît à Bruxelles lors d’une pause capitale de ses parents entre leurs années africaines et un retour dans leur Hainaut d’origine. Il y voit la cause première de son écartèlement entre appétit du grand large et attraction des racines. Il rejoint sa ville natale pour des études philologiques, après lesquelles il organise sa vie autour de l’écriture. Avec deux invariants : l’Histoire et le goût du récit palpitant.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Né en Toscane, descendant direct du frère de Michel-Ange, Filippo ou Philippe Buonarroti (1761-1837), épris de liberté et d’égalité, s’enthousiasme pour la Révolution française. Après la chute de Robespierre, il est emprisonné et rencontre Gracchus Babeuf, le premier socialiste révolutionnaire. Libérés en 1795, tous deux organisent la Conjuration des Égaux visant à renverser le gouvernement corrompu du Directoire dans un contexte d’exaspération sociale due à la vie chère. Après l’échec de cette tentative, Babeuf est guillotiné et Buonarroti est emprisonné pendant six ans avant d’être banni.
Il vit dès lors dans une grande pauvreté, travaillant comme professeur de musique. Mais il continue à faire de l’agitation révolutionnaire, parfois au sein de la Charbonnerie, une Franc-maçonnerie politique organisée comme un réseau de résistance.