« Il n’y a pas de bon jour pour mourir », ou « tous les jours sont bons pour mourir », n’empêche, pour un Espagnol, le douze octobre n’est pas un jour comme les autres, c’est le jour de la Découverte, le jour de Christophe Colomb, la Fiesta nacional, le Jour de l’Hispanité. Allez mourir un 14 juillet, vous m’en direz des nouvelles ; les pétards, les feux d’artifice, les bals dans les rues…
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Aujourd’hui maman est morte. J’ai reçu un coup de téléphone de ma sœur. J’ai demandé « À quelle heure ? ». Elle ne savait pas, elle a dit « dans la matinée ». C’était un dimanche comme tous les autres, nous étions sur le point de passer à table.
En vérité, je n’en eus, comme on dit, aucune prescience. Et pourtant, à mon insu, et, oserai-je le dire, à mon corps défendant, j’eus ce jour- là un éveil difficile ; toujours cette impression bizarre qui rendait mes réveils nauséeux et ralentissait mes gestes. Elle mourut, c’est un fait, tandis que je m’éveillais. Son agonie se mêla à mes rêves informes. Je m’extrayais des limbes, elle y entrait. Mieux que cela, elle mourut, quelle incroyable coïncidence, un douze octobre. Vous pourrez toujours me rétorquer : « Il n’y a pas de bon jour pour mourir », ou « tous les jours sont bons pour mourir », n’empêche, pour un Espagnol, le douze octobre n’est pas un jour comme les autres, c’est le jour de la Découverte, le jour de Christophe Colomb, la Fiesta nacional, le Jour de l’Hispanité. Allez mourir un 14 juillet, vous m’en direz des nouvelles ; les pétards, les feux d’artifice, les bals dans les rues
Elle avait pris sans le savoir un aller simple pour Sipango…
Annie Massacry est née à Saint-Denis-du-Sig en Algérie. Après des études de langue et civilisation espagnoles à la Sorbonne et une carrière de professeur, elle se consacre à l’écriture. Sa formation universitaire et son éclectisme la portent tout naturellement vers des styles et des univers littéraires multiples. Après l’épopée et la veine hispanique dans Nos vies sont des rivières, le roman naturaliste à la française avec Les épopées tranquilles, elle dévoile, avec Julio et moi, une nouvelle facette de son talent : son style, brillant, rappelle les épistoliers du XVIIIe siècle. Elle publie ensuite Angola, entre les brumes de nos mémoires, où son art de conteuse flirte avec Joyce, Faulkner et Borges. Voici que, pour le plus grand plaisir du lecteur, son talent se réalise au sein d’une intrigue policière.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Né en Toscane, descendant direct du frère de Michel-Ange, Filippo ou Philippe Buonarroti (1761-1837), épris de liberté et d’égalité, s’enthousiasme pour la Révolution française. Après la chute de Robespierre, il est emprisonné et rencontre Gracchus Babeuf, le premier socialiste révolutionnaire. Libérés en 1795, tous deux organisent la Conjuration des Égaux visant à renverser le gouvernement corrompu du Directoire dans un contexte d’exaspération sociale due à la vie chère. Après l’échec de cette tentative, Babeuf est guillotiné et Buonarroti est emprisonné pendant six ans avant d’être banni.
Il vit dès lors dans une grande pauvreté, travaillant comme professeur de musique. Mais il continue à faire de l’agitation révolutionnaire, parfois au sein de la Charbonnerie, une Franc-maçonnerie politique organisée comme un réseau de résistance.