« Un auteur français contemporain doté d'une certaine célébrité a intitulé un de ses romans : La carte et le territoire. De manière un peu intuitive, il enregistrait ainsi le « moment cartographique » dans lequel nous sommes entrés, comme citoyens, mais aussi comme chercheurs ou artistes. La présente livraison de Textyles prend l'expression dans un sens un peu particulier. Elle part du constat que la carte constitue un langage qui se prête particulièrement bien au dialogue interdisciplinaire ainsi qu'à la transmission d'un savoir. Nous proposons dès lors pour la première fois d'explorer le corpus littéraire belge sous l'angle géographique, en insistant par ailleurs sur la rentabilité pédagogique et scientifique du dialogue entre « littéraires » et géographes. C'est donc de la carte en tant qu'outil et du territoire bruxellois qu'il s'agira ici, pour rendre compte de l'imaginaire urbain de nombre d'écrivains des XIXe, XXe et XXIe siècles. Certains d'entre eux sont quasiment tombés dans l'oubli, et ils devront donc à cette approche géocritique de revenir au premier plan. Tel est le cas de Mario Aris, mais aussi de George Garnir, d'Émile Leclercq ou de Pierre Bourgeois. L'enquête s'étend aussi à des écrivains importants, comme ceux de La Jeune Belgique ou Christian Dotremont, et aux contemporains Mina Oualdlhadj et Pie Tshibanda. Tous ces auteurs ont habité et rêvé leur ville ; nous parcourrons à leur suite les textes qui sont la trace de leurs passages. »
Paul Aron (Bruxelles 1956), est enseignant-chercheur de littérature belge et française. Docteur en philosophie et lettres de l'Université libre de Bruxelles, il est directeur de recherche au FNRS et professeur de littérature et théorie littéraire à l'Université libre de Bruxelles. Il s'intéresse à l'histoire de la vie littéraire, principalement des XIXe et XXe siècles, aux relations entre les arts et entre la presse et la littérature.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).