Sachez cependant qu’il n’a pas toujours été simple de participer activement à des débats judiciaires dont je désapprouvais entièrement la tenue. Soit qu’ils s’apparentaient à un authentique dialogue de sourds, soit que le déséquilibre des forces rendait d’office illusoire la prétendue égalité des armes. Oui, sachez l’entendre : il m’a été pénible d’assister souvent à des instructions d’audience et d’écouter des réquisitoires à l’égard desquels j’étais dans un désaccord absolu, à tel point que j’en ressentais un accablement doublé d’impuissance. Comme il m’a été douloureux de devoir plaider en étant certain d’avance que je m’évertuerais en pure peine et que tout ce que je pourrais dire, dussé-je en être foncièrement persuadé, n’aurait aucun impact sur le jugement à venir…
Bruno Dayez est avocat au barreau de Bruxelles depuis 1982. Auteur de très nombreux articles et ouvrages, il n’a eu de cesse pendant quatre décennies de se livrer à une analyse critique de toutes les facettes de la justice répressive.
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Dayez s’intéresse, cette fois, à la justice pénale en tant que système. Façon de boucler la boucle en examinant les traits fondamentaux de tout l’édifice, ses lignes vectrices, et ce dans un double but : d’une part, montrer que, derrière leur apparente évidence, aucun des sacro-saints principes de droit ne va de soi et qu’ils comportent tous une face cachée préjudiciable aux personnes. D’autre part, esquisser ce qui pourrait leur représenter une véritable alternative.