« C’est ici que le réel touche à l’invraisemblable et le rejoint pour en faire de la poésie ! »
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« C’est ici que le réel touche à l’invraisemblable et le rejoint pour en faire de la poésie ! »
Cette phrase liminaire, qui ouvre Le Roman des anguilles, recoupe vraisemblablement l’ensemble du projet littéraire que constitue cette trilogie oubliée, qui s’attache à décrire des créatures dont l’histoire, sous la plume du poète, étonne, dont la légende fait rêver (ou cauchemarder par endroits), dont les mœurs nous surprennent et dont l’interaction avec notre espèce induit le trouble, quand ce n’est pas le vertige.
Longtemps, le mystère des anguilles a hanté les savants. Aristote déjà, nul n’ayant à l’époque découvert d’œufs ni d’alevins d’anguilles, se demandait « avec angoisse », écrit Goffin, « où et comment elles pouvaient naître ».
Ce mystère prit, au Moyen Âge, une teinte religieuse. Les anguilles seraient-elles incréées ? Et l’énigme perdura jusqu’au xixe siècle : comment ces créatures, qu’on pensait « insexuées », se multipliaient-elles ? Fallait-il envisager la génération spontanée ?
Robert Goffin (Ohain 1898 - Genval 1984) a été avocat, écrivain et poète, militant wallon… Il fit partie du groupe littéraire bruxellois La Lanterne sourde. Ses activités politiques, dont des polémiques violentes avec le fasciste Léon Degrelle, vont l’inciter à quitter la Belgique devant l’invasion allemande de mai 1940. Son retour dans la Belgique ravagée et les débuts de la résistance avec ses conséquences (arrestation, persécution de patriotes) seront la source de son livre Passeports pour l’Au-delà publié en 1943 à New York. Il est, en effet, parvenu à gagner l’Angleterre d’où il rejoint les États-Unis où il publie plusieurs œuvres (essais, témoignages, romans, poésies…).
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Essayons de retrouver ces richesses perdues devant quelques œuvres qui auront, l’une après l’autre, hanté les coulisses du travail de l’auteur. Il les présente, dans leur diversité, selon l’ordre où il les a écrites. « Écrites », puisqu’il échoit à l’esthéticien de dire pour autrui ce qu’il a vu et ressenti, à sa propre échelle. C’est un réel bonheur que de s’arrêter avec Pierre Somville sur ces images…