Le « zapping » est à coup sûr l’un des maux de notre siècle. Tout veut aller trop vite. On ne se concentre plus sur rien. Bien qu’environnés d’images de plus en plus mobiles, souvent dénuées de sens, nous en avons perdu l’orientation, le don d’observation et le bonheur contemplatif.
Essayons de retrouver ces richesses perdues devant quelques œuvres qui auront, l’une après l’autre, hanté les coulisses du travail de l’auteur. Il les présente, dans leur diversité, selon l’ordre où il les a écrites. « Écrites », puisqu’il échoit à l’esthéticien de dire pour autrui ce qu’il a vu et ressenti, à sa propre échelle. C’est un réel bonheur que de s’arrêter avec Pierre Somville sur ces images…
Pierre Somville, helléniste, philosophe et historien de l’art, a enseigné pendant vingt ans l’Esthétique et la philosophie de l’art à l’Université de Liège. Il est actuellement vice-président de l’IRSHAAB (Institut royal supérieur d’histoire de l’art et d’archéologie de Bruxelles) et membre de l’Académie royale de Belgique (Classe des Arts).
En savoir plusRipple-marks (1976) est peut-être le plus grave des livres de Muno.
Les chapitres de cet essai, pourtant écrits à divers moments et dans des circonstances variées, sont reliés par un fil conducteur : un regard spirituel sur le monde, qui transcende les expressions poétiques singulières de chacun des auteurs étudiés. Un tel regard est aujourd’hui urgent et nécessaire, et la poésie est à même de le susciter. En effet, elle « offre un démenti calme, clair et ferme à ce qui verrouille le langage humain dans l’étroitesse du matérialisme, le mensonge du mercantilisme ou l’impasse du nihilisme » (Myriam Watthee-Delmotte).